LaBotanique - Ceux qui sèment

Jun 2015

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Dès l’aurore et à l’orée, des dédales des marchés,
Déambule sans détaler car les étales sont gorgées,
De fruits, d’odeurs et de couleurs
Ou mes sens ébahis, sans décence
Ne cessent de naviguer, prendre la route et voyager,
Ecoute ces rimes et imagine, les hommes derrières ces denrées,
Désinhibe le réalisme, monte sur les cimes où s’expriment les familles,
Les mains plongées dans la terre, elles la cultivent.
Pour faire vivre leurs bambins, nourrir nos lendemains,
Mais ils murmurent, incertitudes pour l’avenir,
Dur labeur à venir, réalité à défricher,
Pour enfin retrouver nos fondements de société.
Au quotidien, ce sont des milliards d’êtres humains,
Qui courbent sans cesse l’échine contre la faim,
C’est bien cette humanité qu’il convient de supporter,
Et non libéraliser les contrastes du marché.
Je viens, semer quelques graines sur le terreau des idées,
Rendre hommage à ceux qui sèment et nourrissent l'humanité,
Je viens, questionner les hommes, l'avenir de nos sociétés,
Regarder autour du globe et voir germer les idées.
Sur les plateaux de Santiago, un paysan se prend à divaguer,
Vers celui qui cultive le long des rives du Congo,
Fait une pause et s’improvise,
Nomade en Mongolie, sédentaire en Normandie,
Douce dérive vers le Soudan, culture sur des volcans,
Envolée vers les nuages, réminiscence de Carthage,
Disparité des usages, diversité des visages, un vertige et le sillage.
Et du fin fond du Sahel, aux contreforts des Cevennes,
Latitudes, agricultures parallèles, attitudes de géant, altitudes de paysans,
Leurs corps surplombent la terre, et leurs pieds s'y enracinent,
Sur leurs visages, des rides se dessinent, et se craquellent sur le sol,
Puis s'envolent au rythme des saisons,
Il serait de bon ton qu’un sursaut de considération,
Replace la terre et ses mystères au centre des conversations.
Je viens, semer quelques graines sur le terreau des idées,
Rendre hommage à ceux qui sèment et nourrissent l'humanité,
Je viens, questionner les hommes, l'avenir de nos sociétés
Regarder autour du globe et voir germer les idées.
Immobile, sur sa terre il est assis,
Le regard qui s'égare sur l'horizon, et sans égard,
Sous ses pieds des soubresauts,
La terre se met à trembler, elle oscille lorsque le marché vacille.
Paysan dans le brouillard du marché, et ses mouvements incessants,
L’excédent de production, a sacrifié sa récolte,
Conclusion d’une concurrence inconsidérée.
Destin contraint à l'exode, direction les bidonvilles,
Périphéries de paysans agglutinés,
Il est grand temps de réfléchir, à quel prix acquérir les denrées,
De soutenir, relocaliser les marchés, garantir l'avenir et l'accès au foncier,
Les consciences aiguisées, des détours explorés,
Les contours sont esquissés, les solutions à trouver.

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