J’ai toujours connu ce morceau, tu sais dans les grosses enceintes boisées de mon père… puis dans des films, parfois dans des reportages – de bon goût ou pas – mais je l’ai surtout retenue à vie après une très bonne – et c’est rare – soirée passée avec des amis derrière le périph. Périph que l’on a emprunté pour rentrer en voiture, sans autre prétention que de rouler avec le morceau fenêtre fermées, comme pour soigner un glaucome.

J’aime bien l’instance grave qu’elle dégage, comme une urgence stagnante pour dénoncer le fait clair d’une nouvelle religion – une fois de plus – incontrôlable… Peut être que sur leur prochain album ils feront une chanson sur internet, ou Google comme Norman. Et quand je vois de la merde à la TV, j’y pense tout le temps, du coup : logique.

Un jour j’ai vu passer un masque sur Facebook, que tout le monde avait l’air de faire tourner comme la photo de la vierge sur un croque-monsieur. Je n’avais pas écouté, même au fil des jours de cette exposition grandissante et – apparemment – unanime. Puis un jour j’ai eu rendez-vous avec Beggars, et suis rentré avec quelques CD dont celui auquel le morceau appartient. Comme disent les jeunes « j’ai kiffé », et puis je m’imagine bien dans un club de strip privé, à huis-clos dans un fauteuil club en cuir usé, fumant le cigare le sourire au lèvres.

En fait ça fait partie de ces projets – encore – que je n’ai pas voulu écouter tout de suite… Chose que je fais, par ailleurs, bien rarement. Je cite ce morceau, mais je cite l’album sans crainte.

C’est la B.O d’une des séries les plus géniales du monde : je cite, larme à l’œil et chaire de poule « Friday Night Light ». Un pitch peu sexy (une petite ville du Texas ne vit que pour son équipe de foot US du lycée… mais un fond tellement bien traîté) et une B.O de plus que bon aloi. #Parfait

Un morceau qui aura pas mal raisonné dans mon esprit fumant – et tellement peu fumeux – durant des années, et qui aura fait repartir bon nombre de soirées. Souvent, je me dis que si on me posait la question d’une playlist de 10 tracks à emporter sur une île déserte, je l’y intègrerait même si finalement je n’aurais plus le souvenir de penser que « Fuck ou I won’t do what you tell me ».

Avant, j’avais Myspace, et avant sur Myspace j’avais quelques très longs textes que les gens aimaient à découvrir : « non aux jeunes » et « le roux » tous deux de Pierre Desproges, et un « contre-about me ». On arrivait sur ma page et ce morceau se lançait sciemment. C’est le morceau que j’ai envie d’écouter le soir avec un whisky – et pourquoi pas madame.

Parce que « voilà la trouvaille pour Drive » et « voilà le morceau » finalement. Mais aussi la reprise par ma nana, acoustique au piano et à l’ambiance, qui n’existe malheureusement que dans ma tête – pour le moment. J’ai envie de me décider à avoir un Fixie depuis des années que ça traîne, et de rouler dans Paris en traversant des trous spatio-temporels qui m’emmèneraient à Londres, New York, Los Angeles, Hong Kong, Tokyo, Sydney…

À la base j’ai écouté ce groupe parce que des potes – et groupe dont je m’occupais, en premier lieu – en étaient fans absolus, et je trouvais le nom cool et pertinent (post B52). Je suis tombé sur un tas de très bonnes choses, dont ce morceau qui te laisse sous exta sans en n’avoir – jamais – pris !!!

Parce que c’est un morceau tiré d’un EP tellement bon d’un jeune groupe tellement prometteur, voué à de tellement bonnes choses en France – et ailleurs ? Parce que c’est donc bien évidemment devenu le morceau phare de la B.O officielle du Midem 2013, moi qui les avertissais l’année précédente. Bref, c’est très cool et frais, et ça me donne envie de siroter n’importe quoi de bon avec une foule – ou pas – après avoir installé un salon sur le sable chaud, le soir tombant gentiment.

What’s the story, morning glory… ça me rappelle que je bande tous les matins autant qu’à chaque écoute de cet album, ce qui n’est pas une mince affaire. Du coup je me sens pas mal envies. Ça m’inspire et me dit que finalement c’était pas trop loin, donc pas complètement irrattrapable, la bonne pop.